viernes, 8 de febrero de 2013

L´Amérique Latine au tournant du 2013

Et si l'Amérique latine avait définitivement tourné le dos à ses vieux démons, hyperinflation, dévaluation fracassante, crise de surendettement ? Depuis la tempête bancaire mondiale de 2008, la zone a montré une bonne résistance à la morosité. Certes, l'intensification de la crise sur le Vieux Continent, notamment en Espagne, associée à un freinage de la locomotive chinoise, constitue une menace importante pour la région. Mais la croissance devrait encore atteindre 3,5 % en moyenne en 2013.
Le poids de la zone dans le monde

Population 2011: 8,5%

PIB en 2011: 8,1%

Richesse créée en 2012: 9,2%

La résilience des différents pays est inégale, conduisant à des écarts de croissance significatifs. Le Pérou, véritable dragon, est le chouchou des investisseurs étrangers. Il faut dire que, d'ici à 2017, 70 milliards de dollars d'investissements sont attendus, dont les deux tiers pour le seul secteur minier. Mais la richesse du sous-sol péruvien n'explique pas tout. "Le pays est en train d'investir massivement dans le social et dans l'éducation, utilisant à bon escient l'argent des exportations de matières premières, n'hésitant pas au passage à dynamiter une fiscalité locale lourde et peu efficace", détaille Ludovic Subran, chef économiste à Euler Hermes.

Un nouveau boom industriel au Mexique

C'est toutefois le retour en grâce de l'économie mexicaine qui est le plus spectaculaire : Mexico a gagné la bataille de la compétitivité contre Pékin. Alors que les écarts de coûts salariaux entre le Mexique et la Chine étaient proches de 300 % en 2005, ils sont quasi nuls aujourd'hui. Résultat : un nouveau boom industriel, notamment dans l'automobile, et une montée en gamme. Ainsi, la part des produits low tech dans le total de la production manufacturière est passée de 44 à 36 % entre 2009 et 2012, et la production d'automobiles devrait dépasser les 3 millions de véhicules en 2013. A l'opposé du modèle mexicain, la Bolivie, l'Equateur, le Venezuela et l'Argentine commencent à inquiéter les investisseurs à cause de la multiplication des politiques interventionnistes, voire dirigistes. L'agence de notation Standard & Poor's a en outre baissé la note de la dette souveraine argentine le 30 octobre, en raison "de risques financiers croissants".

Reste le poids lourd de la zone, le Brésil. Consciente de la concurrence très rude des autres pays émergents, Dilma Rousseff est en train de changer le cap de la politique économique brésilienne, après des années Lula entièrement focalisées sur la réduction des inégalités. Exemple le plus frappant : l'abaissement des cotisations sociales dans les industries de main-d'oeuvre. Une mesure qui devrait profiter aux deux tiers de l'industrie. En Amérique latine aussi, on parle de choc de compétitivité !

No hay comentarios:

Publicar un comentario